• Mon rêve familier

    Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
    Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

    Car elle me comprend, et mon coeur transparent
    Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
    Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

    Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
    Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
    Comme ceux des aimés que la vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,
    Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
    L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

     Paul Verlaine


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  • Commentaires

    1
    heremoana
    Mercredi 17 Mars 2010 à 23:21
    splendide poème ! ravie de te revoir ici
    bisous doux poète
    2
    heremoana
    Dimanche 11 Avril 2010 à 20:33
    tu es toujours absent !!!!!
    bisous et bon courage pour ce début de semaine
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